L’ancienne église :
Située un peu plus en avant que l’église actuelle, l’ancienne église fut construite aux XIIème et XIIIème siècle. « Elle fut reconstruite en partie en 1633, restaurée par le recteur Baudry en 1684 après les guerres de religion »[1]. Elle porta le nom d’église Saint-Maurice puis Notre Dame des Miracles enfin Notre Dame de l’Assomption, nom de la Paroisse. « On sait seulement que les seigneurs de Vieillevigne avaient un banc armorié devant le chœur. La famille Le Maignan louait son banc 35 livres (XIXème siècle)»[2].
Lors du passage des Colonnes infernales du Général Cordelier, le 27 février 1794, elle fut incendiée. « Sous les ordres du général HAXO, ses sbires entassèrent les chaises au milieu de la grande nef et y mirent le feu (pour se réchauffer). Au moment de l’incendie, le clocher n’était qu’une simple aiguille recouverte d’ardoises. Les poutres, coupées par les flammes, s’abattirent entrainant dans leur chute le campanile et les cloches qu’elles soutenaient. Il ne reste de ce monument que les murs. La commune vota en 1803, 6000F pour sa réparation »[3].
La restauration s’avéra difficile. « En 1827, la fabrique avait réuni, auprès des habitants, les ¾ de la somme nécessaire à la construction d’une flèche (le vieux clocher de bois n’avait pas encore été remplacé). Le Maire demanda au Préfet l’autorisation de faire entreprendre les travaux, le reste (de la somme nécessaire) étant bien peu de choses à réaliser connaissant le zèle religieux de tous les habitants. En 1834, on acheta 2 cloches. Mais en 1844, on reparlait toujours de travaux de réparation »[4].
Extrait d’une délibération du Conseil de Fabrique de la Paroisse de Vieillevigne en octobre 1841 : « Une aile de l’église menace une prochaine ruine, les trois murs qui la composent peuvent tomber d’un jour à l’autre. Déjà des pierres assez grosses se sont détachées du mur formant le pignon, ont brisé le lambris par leur poids et sont tombées dans l’intérieur de l’église. Heureusement que cela n’est pas arrivé pendant les offices car plusieurs personnes auraient pu être tuées ».
En 1873, il est décidé de construire une nouvelle église. Pour un budget prévisionnel de 150 000 F, une souscription de 60 000 F est recueillie.
L’église actuelle :
Extrait du registre paroissial : mardi 19 août 1879, consécration solennelle de l’église.
Les cloches :
Les vitraux et les fresques du chœur :
Les vitraux, de style ultramontain, sont au nombre de 41. Certains ont été signés par H. Ely. Le chanoine Joseph Guibert a supervisé les travaux. « Le budget des vitraux est du ressort exclusif du curé constructeur. Ni la fabrique, ni les autorités de tutelle (préfecture, évêché) n’y ont accès puisqu’il est constitué de dons, réglés dans le secret des conciliabules »[10]. L’article de Daniel Garriou dans le Marcheton n°19, pages 27 à 37 et 43 à 46, détaille le contexte de la réalisation et la signification de l’ensemble de ces vitraux. À l’intérieur de l’église, un dépliant guide le visiteur.
Les fresques du chœur ont été réalisées plus tardivement. Commanditées par l’abbé Lebas, elles ont été réalisées en 1928 et 1929 par les peintres Pierre et Jean Bouchaud. « Dans les années 1920, la question du prestige de l’Eglise est encore une réalité active même si depuis la guerre et la mort de Pie X, il ne s’agit plus d’un affrontement avec la République. Le projet veut donc, sur le plan local, restaurer une image ternie par l’inachèvement de l’église »[11]. Pour en savoir plus, voir l’article de Philippe Bacquias dans le Marcheton n°19, pages 17 à 25.
[1] La Maison des jeunes, VIEILLEVIGNE et son HISTOIRE, p.26[2] Ibid[3] Ibid, p. 60[4] Bernard GUICHET, A la découverte du passé de VIEILLEVIGNE, p.111[5] La Maison des jeunes, VIEILLEVIGNE et son HISTOIRE, p.60[6] Bernard GUICHET, A la découverte du passé de VIEILLEVIGNE, p.114[7] La Maison des jeunes, VIEILLEVIGNE et son HISTOIRE, p.60[8] Bernard GUICHET, A la découverte du passé de VIEILLEVIGNE, p.115[9] La Maison des jeunes, VIEILLEVIGNE et son HISTOIRE, pp.61-62[10] Daniel GARRIOU, « Pour lire les vitraux ultramondains de l’église de Vieillevigne », in Le Marcheton, n°19, p.37[11] Philippe BACQUIAS, « Les fresque de l’église de Vieillevigne, étude historique et iconographique », in Le Marcheton, n°19, p.25
En ce lieu coulait une fontaine dont l’eau « était si pure qu’on lui a attribué d’énormes vertus, soit thérapeutiques, soit divines, pouvant redonner la fertilité aux femmes en mal d’enfant ou ayant des soucis d’allaitement … Tous ces effets miraculeux ont dû pousser les Vieillevignois à ériger cette chapelle à cet endroit au XIIe siècle, et lui donner les noms de Chapelle de Bonne Fontaine ou de Crée-Lait »[1].
La Chapelle St-Thomas, dans les années 1550, était devenue un lieu de culte protestant. Elle se situait sur la place qui porte son nom près de la Mairie actuelle. « Tantôt église, tantôt temple, cette bâtisse sera détruite après la révocation de l’Edit de Nantes, le 18 octobre 1685 »[9].
Madame Imbert de la Terrière, née Suzanne Marie Bouhier (1733-1814), avait reçu en héritage de son oncle et parrain, Luc Nicolas Barré, le Château du Barbin et sa petite chapelle. Durant la Révolution, son mari dû se réfugier outre-Rhin. Il décèdera la 17 juin 1792. Sa veuve « et ses deux filles eurent maille à partir avec les patriotes de Challans. Le coup d’état du 18 fructidor An 5 (4 septembre 1797) les obligea à vivre dans la clandestinité, avec leurs biens séquestrés, confisqués comme Biens nationaux. Le coup d’état du 18 brumaire (9 novembre 1799) et le gouvernement du Consulat laissèrent s’entrouvrir les portes de la liberté pour elle ainsi que pour la plus jeune de ses filles, Marie Sophie. Son autre fille Suzanne Louise était décédée au mois d’août 1798… En 1801, madame Imbert de la Terrière reviendra vivre avec sa fille Sophie, au petit logis du Barbin »[13]. Elle « décèdera le 20 juillet 1814 au Barbin et sera ensevelie dans la chapelle du Barbin où elle aimait se recueillir »[14]. Son tombeau est toujours présent dans l’allée centrale de la nef [15]. « Sa fille, Marie Anne Sophie de la Terrière, devenue Madame de Sapinaud par son mariage avec Edouard de Sapinaud, frère cadet du général vendéen, garda la même dévotion à l’égard de Bonne-Fontaine. Son frère ainé Alexandre Luc Frédéric Imbert, qui revint mourir dans la maison du Barbin après un long séjour en Angleterre où il avait épousé une protestante, Mme Elisabeth Walter, qui abjura à Vieillevigne en 1845, gardait un culte semblable pour la vieille chapelle vieillevignoise. Lorsque ses fils retournèrent en Angleterre dans le pays de leur mère, ils emportèrent avec eux la clef du modeste oratoire en souvenir du pays paternel. Cinquante ans plus tard, les petits-fils vinrent visiter la tombe de leur arrière-grand-mère. La clef ouvrait encore la vieille porte »[16]. Dans les années 1920, ils la remirent symboliquement « à la fabrique, puis à la mairie de Vieillevigne. Depuis ce temps-là, la chapelle du Barbin fait partie du patrimoine culturel de Vieillevigne »[17].
« Le curé Meignen fit remplacer la vieille statue de bois de la Vierge par une statue de pierre née des mains du sculpteur Vallet. On y voit la Vierge Marie portant dans ses bras l’enfant Jésus qui tient dans sa petite main un épi de blé et un agneau reposant aux pieds de la Vierge. Ce qui lui vaut aujourd’hui le nom de Notre-Dame des Champs »[18].
En 2003, des bénévoles et des artisans l’ont complètement restaurée.
À regarder : « Sur la façade, on remarque une porte en arc gothique et sur le sommier de gauche une tête sculptée, sur la droite un autre arc où se trouve la fontaine comportant une petite niche, abritant la Vierge. Levons les yeux pour distinguer un œil de bœuf apportant de la lumière dans la nef et un peu plus haut un petit clocher carré couvert d’ardoises. A l’intérieur de ce clocher, une petite cloche avec les noms des deux marguillers, messieurs Sauvaget et Dronet, qui, en 1714, avaient la charge de la chapelle… Sur les côtés, deux fenêtres avec des vitraux de verre blanc, sur le mur de gauche, une petite fenêtre avec un volet de bois… Pénétrons à l’intérieur, ce que nous voyons en levant les yeux, c’est une voûte surbaissée en tillage de bois avec des lattes irrégulières, le tout à trois poinçons et trois entrais légèrement sculptés et peints en gris… Sur le mur de droite, il y a une niche entourée de granit, creusée dans le mur qui, à l’époque, était fermée par une porte de bois. Cette niche servait de tabernacle où étaient rangés les calices, les ciboires, hosties et missels »[19].
Près du chœur, une ancre marine, qui, dans la tradition chrétienne, représente le lien à la terre pour empêcher le bateau de dériver et est aussi le symbole de la fidélité.
« Depuis des années, une messe est dite le 15 août, jour de l’Assomption, ce qui fait d’elle un lieu de recueillement et de prières »[20].
La chapelle est ouverte tous les dimanches de 10h à la tombée de la nuit.
[1] Dominique DUBREUIL, « La chapelle du BARBIN », in Le Marcheton n°21, p.41. [2] Idem [3] Dominique DUBREUIL, « Le logis du Barbin et ses propriétaires », in Le Marcheton n°21, p.31 [4] Abbé BOURDEAUT, « La Chapelle de Bonne-Fontaine, Vieillevigne », Notes, p.1. [5] Dominique DUBREUIL, « La chapelle du BARBIN », in Le Marcheton n°21, pp.41-42. [6] Abbé BOURDEAUT, « La Chapelle de Bonne-Fontaine, Vieillevigne », Notes, p.1 [7] Supérieur de l’ordre religieux. [8] Abbé BOURDEAUT, « La Chapelle de Bonne-Fontaine, Vieillevigne », Notes, pp.1-2 [9] Dominique DUBREUIL, « La chapelle du BARBIN », in Le Marcheton n°21, p.42. [10] Dominique DUBREUIL, « La chapelle du BARBIN », in Le Marcheton n°21, p.43. [11] Conseil qui avait l’administration des biens et des revenus d’une église. [12] Abbé BOURDEAUT, « La Chapelle de Bonne-Fontaine, Vieillevigne », Notes, p.3. [13] Dominique DUBREUIL, « Le logis du Barbin et ses propriétaires », in Le Marcheton n°21, p.35. [14] Idem [15] Nous pouvons y lire : « Ici repose le corps de Dame Marie Anne Suzanne Bouhier de la Davière, veuve de Alexandre Benjamin Imbert de la Terrière, chevalier de Saint-Louis, née le 17 août 1733, décédée le 20 juillet 1814. Priez pour elle » [16] Abbé BOURDEAUT, « La Chapelle de Bonne-Fontaine, Vieillevigne », Notes, p.3. [17] Dominique DUBREUIL, « La chapelle du BARBIN », in Le Marcheton n°21, p.44. [18] Dominique DUBREUIL, « La chapelle du BARBIN », in Le Marcheton n°21, p.43. [19] Dominique DUBREUIL, « La chapelle du BARBIN », in Le Marcheton n°21, pp.41-42. [20] Dominique DUBREUIL, « La chapelle du BARBIN », in Le Marcheton n°21, p.43.
MÉGRIERS, NÉGRIERS ?
Au XIXème siècle, les 2 noms étaient employés. Le nom de MÉGRIERS fut mentionné sur des actes de naissance jusqu’au début du XXème siècle. Cependant, le nom de NÉGRIERS s’est imposé, sans raison connue, au XXème siècle. Au début du XXIème siècle, le terme de négrier a été remis en cause de par sa connotation négative. Vieillevigne n’a pas été impliquée dans la traite négrière.
Aussi en 2024, la municipalité a redonné le nom de MÉGRIERS à cette place.
Les 2 termes peuvent avoir une trace historique :
Le rôle de cette place :
La châtellenie de Vieillevigne, du XIIIème siècle au XVIIIème siècle, avait son siège au château de la Berlaire (actuelle village du Château). Par contre, c’était près de cette place dans le bourg de Vieillevigne que le seigneur exerçait son droit de justice.
Maintenant, lieu de promenade, nous y trouvons une sculpture qui représente la culture et la nature réunies.
[1] Joseph CHARRUAU, « La Berlaire, ancienne châtellenie de Vieillevigne », Le Marcheton n°15, p.49 [2] Notes de l’abbé Arthur BOURDEAUT – 1901-1904 – Archives historiques du diocèse de Nantes [3] Joseph CHARRUAU, « La Berlaire, ancienne châtellenie de Vieillevigne », Le Marcheton n°15, p.48 [4] Espace vacant, terrain vague [5] Joseph CHARRUAU, « La Berlaire, ancienne châtellenie de Vieillevigne », Le Marcheton n°15, p.49
Le pont des Douzils (Douzy) était un point de passage permettant la traversée de la rivière l'Ognon sur l’ancienne route de Vieillevigne à Montaigu avant la création de la route stratégique N° 7 reliant Cholet à Saint-Jean-de-Mont en 1833. Il permettait aussi l’accès au village de l’Hommetière. Il se situait entre les ponts des Vallées en amont et le pont des Chasseries en aval.
Autrefois écrit Oignon, cet hydronyme trouve son étymologie dans deux racines pré-celtiques od signifiant « torrent » et onna qui se traduit par « eau ». L’Ognon, long de 49,9 km prend sa source à Saint-Sulpice-le-Verdon, traverse 11 communes de Vendée et de Loire-Atlantique pour se déverser dans le lac de Grand-Lieu. Sur la commune de Vieillevigne, il est alimenté par 5 affluents :
À la Planche, s’ajoutent les ruisseaux du Bois et de la Filée.
Au XVIIIème siècle, son eau était souvent polluée par les rejets de teintures des tisserands de l’Hommetière. Le douzil est une petite cheville qui sert à boucher le trou fait dans le tonneau pour en tirer le vin, la cannelle d’une barrique, le fausset de tonneau.
Le pont romain de la Guérinière
Pont mégalithique situé sur la grande voie romaine, reliant Nantes à Poitiers. Situé sur le Blaison, qui constitue l'une des frontières historiques du Poitou avec la Bretagne. Il a vraisemblablement joué un rôle très important au Moyen-Âge entre les 2 duchés. (source : Louis CAZAUBON)
Le pont romain de la Roulière II - IIIème siècle
"Pont de pierres constitué de 8 à 9 dalles dont la plus grande atteint 2,50 m de long et 80 cm de large. Ce chemin était sans doute plus récent que la voie romaine de Nantes à Poitiers qui passait par la Guérinière".
Source : "À la découverte du passé de Vieillevigne", Bernard GUICHET, p. 147 (empruntable à la bibliothèque)